Fonder une véritable politique d’aide à la personne prenant en charge la perte d’autonomie liée au handicap ou à l’âge.
La France compte aujourd’hui 15 millions de personnes âgées de 60 ans et plus. Elles seront 20 millions dans 10 ans et près de 24 millions en 2060. Parmi elles, aujourd’hui 1,5 million sont en perte d’autonomie . Plus de 4 millions de personnes (62% de femmes) aident régulièrement un proche dont près de 3 millions, quotidiennement. En 2021, seules 15 000 personnes ont bénéficié des dispositifs gouvernementaux de soutien aux aidants , comme le « congé proche aidant » ou l’« allocation journalière du proche aidant » (AJPA, soit 0,5% des bénéficiaires potentiels) dont le montant est indigent. L’ensemble de ces mesures reste largement en-deçà de la reconnaissance de l’investissement des aidants et ne saurait tenir lieu de politique de l’aide à la personne. L’aide familiale est souvent contrainte, soit par la situation financière de la personne aidée ou de ses proches aidants, soit par l’absence de structure d’appuis ou de professionnels de l’aide à domicile à proximité. Ces missions d’aide, pratiquées par des professionnels ou des aidants familiaux ont des implications sur la santé, singulièrement en santé psychique et physique pour les aidants familiaux.
Ces métiers, peu valorisés et mal rétribués, sont peu attractifs et en pénurie de candidats. C’est pourquoi il faut enfin fonder une véritable politique d’aide à la personne.
Fonder une véritable politique d’aide à la personne.
Cette politique passe par la construction d’une filière professionnelle de l’aide à la personne, permettant le recours à la formation initiale et une évolution de carrière. La reconnaissance des compétences et des contraintes spécifiques liées à l’activité (horaires, déplacement, pénibilité…) justifie une revalorisation des rémunérations. Ceci afin de permettre à toutes les personnes en perte d’autonomie, de bénéficier de l’aide dont elles ont besoin, apportée par un professionnel.
Pour les aidants familiaux, qui peuvent faire le choix d’intervenir en appui des professionnels, il faut :
• Revaloriser le montant de l’AJPA et garantir que le recours à ce dispositif n’aura pas d’implication sur la pension de retraite de la personne aidante.
• Développer les structures d’aides, de formation, de conseil et de répit et veiller en particulier à leur accompagnement psychologique.
• Communiquer plus largement sur les dispositifs d’accompagnement et en simplifier l’accès.
• Reconnaître et valoriser la place des aidants dans la société afin de rendre légitime le recours aux dispositifs publics de soutien, sous-utilisés.
• Former le personnel médico-social et sanitaire aux diverses questions d’accompagnement et de prise en compte des proches aidants.
Ces mesures constitueraient un premier pas pour faire de l’aide à la personne une activité professionnelle valorisée et de l’aide familiale un choix effectif et non contraint.